Sur les instances d'une amie, j'accepte de l'héberger. Renaud arrive, fatigué, vieilli, voûté. Je lui fais visiter l'appartement, lui montre la pièce où il va dormir.
Une chambre d'amis, commente-t-il réprobateur, le sourcil circonflexe, avant d'ajouter : C'est un luxe d'avoir cela à Paris.
Puis, désireux sans doute d'atténuer le reproche sous-jacent de la phrase précédente, il ajoute, solennel et indulgent : C'est un luxe, aussi, d'avoir des amis.
Emerveillée, je réalise alors ce qui, sans cette remarque, ne me serait jamais venu à l'esprit : devant moi, se tient un objet de luxe.