Comme tous les matins, la serveuse me salue, puis, sans rien demander, elle prend un gobelet de carton, le pose sous le percolateur ; un jet d’eau bouillante s’écoule. Elle l’arrête à un centimètre du bord supérieur du gobelet, attrape un sachet de thé, pose l'ensemble sur le comptoir. De mon porte-monnaie, j’ai sorti la somme exacte. Elle l’encaisse. Nous nous souhaitons mutuellement une bonne journée.
Je mets le sachet dans le gobelet d'eau chaude, puis, le tout à la main, je me dirige lentement vers la sortie en prenant bien garde à marcher sans heurts, régulièrement.
J’ouvre la porte du bar. Me voici face au bassin de la Villette, dans le froid de janvier. J’ai le choix des places ; quand la température descend en dessous de zéro, personne ne s’installe en terrasse, à part moi.
Je m’assieds, mon gobelet entre les mains pour les réchauffer. Devant moi, la surface irrégulièrement gelée de l’eau grise. Dans l’air, les cris des mouettes. La première gorgée de thé est brûlante, les suivantes seront moins chaudes. Je sors de mon sac cahier et stylo. La journée m’appartient.
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