Assise en terrasse, devant le bassin de la Villette ; sur mes genoux, mon cahier ouvert à une page neuve. Dans ma main, mon stylo débouché. Je regarde les lourds nuages gris qui parcourent le ciel.
Non loin de moi, sur le bord du quai, un pêcheur a disposé son matériel : un trépied, sur lequel il a installé quatre cannes à pêche, dont les lignes parallèles s’enfoncent dans l’eau verte.
Nous sommes seuls sur le quai, à cette heure matinale et par ce temps pluvieux. Les mouettes tournoient ; le temps passe. Je reste là, à rêvasser, stylo en main, nez au vent. Le pêcheur me regarde. Il est en place, lui aussi, et il attend comme moi. Nous sommes installés, prêts, disponibles à ce qui va surgir. De temps à autre, nous nous jetons mutuellement un petit coup d’œil. S’il osait, il me demanderait si ça mord.