« Prends donc une chouquette ! » m’incite-t-on. Après avoir remercié, je réponds que je n’ai pas faim, ou alors que je suis au régime. Bref, je décline sous un prétexte ou un autre. Ces petits monticules de pâte ronds et dodus, piquetés de morceaux de sucre sont pourtant appétissants comme tout. Leur forme renflée semble le gage d’un intérieur onctueux, fondant, fait de crème, de mousse de marron ou de glace (que sais-je moi ?). En réalité, il n’en est rien. La pâte à choux gonfle et lève en cuisant, tandis que l’air qu’elle contient se dilate sous l’effet de la chaleur. Résultat : les chouquettes sont creuses. Quand on mord dedans, le monticule s’affaisse, se ratatine sans révéler autre chose que le vide, tandis que la pâte se défait sous la dent.
Vous je ne sais pas, mais moi j’en suis toujours déçue.
Ca me rappelle immanquablement ces gens que je rencontre, dont l’aspect extérieur me fait croire à une intelligence brillante, un cœur généreux, une sensibilité précieuse, et qui, passés les premiers échanges, s’avèrent tout à fait creux, seulement remplis d’eux-mêmes, sitôt que je mords dedans.
The dream I dreamed
Hommage du bon sens populaire au talent