Passé le premier choc, tout le monde s’est, me semble-t-il, bien habitué.
Autrefois, quand on allait à la piscine municipale, après acheté le billet d’entrée, les femmes étaient envoyées vers la droite avec les enfants, les hommes à gauche. Chacun de son côté accédait aux vestiaires puis aux douches. Ensuite tout le monde se retrouvait dans la piscine. Aux heures de fermeture de l'établissement, les employés nettoyaient tout cela. Puis, un jour pour des raisons d’optimisation de l’hygiène, cette disposition a été modifiée.
Désormais, les vestiaires sont nettoyés alternativement pendant la journée, c’est-à-dire que les clients sont tous envoyés dans un même vestiaire tandis qu’on nettoie l’autre, et vice versa. Grâce à ce système, tout est ainsi nettoyé plusieurs fois par jour. Pendant ce temps, les usagers sont tous regroupés dans le vestiaire unique. Déshabillages, douche et rhabillage sont donc devenus mixtes.
Passé l’effroi initial, disais-je, nous nous sommes tous bien habitués. Nous avons pris l’habitude de nous savonner innocemment les parties intimes devant un tas d’inconnus de tous les sexes sous les torrents d’eau chaude. Il me semble d'ailleurs que certains y passent plus de temps qu’autrefois, et peut-être même plus de temps que nécessaire, mais ceci demanderait bien sûr à être vérifié. Peu importe, à vrai dire. Le génial inventeur du vestiaire alternatif visait une amélioration de l’hygiène : aujourd’hui - qui s’en plaindrait ? - il peut considérer cet objectif comme atteint.